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Pas encore sorti du bois!

Forêt tempérée humide, Ile de Vancoucer (2004)

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La nuit précédente mon sommeil avait été ébranlé par un séisme accompagné d’un énorme « BOOM » qui évoquait l’image d’une sorte explosion lointaine. Ayant à peine six heures sommeil, mon réveil avait été quelque peu pénible. Voilà le contexte de ce matin que j’avais un rendez-vous avec mon oncologue pour mettre à jour le bilan de mes traitements. Ce matin-là, le ciel était gris et un temps froid accompagné d’une petite pluie intermittente étaient de la partie comme on a l’habitude de voir à l’automne. En route pour la clinique externe, il me semblait que les postes à la radio ne parlaient que du séisme et des déclarations faites devant la Commission Charbonneau. Voilà de quoi pour te changer les idées!Après le prélèvement sanguin habituel quand on rencontre l’oncologue, j’ai profité du temps libre que j’avais pour casser la croute à la cafétéria de l’hôpital pour passer en revue mes notes et les questions que j’avais préparées pour mon médecin.  Ensuite, c’était dans la salle d’attente pendant quelques dizaines de minutes, puis on me convoque à la salle no 5 pour enfin rencontrer le docteur.

Sur l’ensemble mon bilan posttraitement semble être positif. Toutefois, à l’analyse de mes résultats d’examens précédents, l’interprétation de l’imagerie médicale conclut ce qui suit :

  • Il y a atteinte lymphomateuse résiduelle médullaire osseuse touchant une des omoplates, la 3e côte gauche,  le corps vertébral L4 et l’ischion gauche;
  • Il y a une petite masse (6 mm) lymphomateuse résiduelle pleurale;
  • La lésion au versant interne de la rate est présente un aspect un peu moindre comparativement au résultat précédent du mois de juillet;
  • La radiographie pulmonaire montre une anomalie (infection possible ?) au lobe gauche. Un suivi radiographique est prescrit pour suivre l’évolution de cette anomalie;
  •  Il n’y a pas de signe d’atteinte lymphomateuse résiduelle ganglionnaire du foie ni de la rate.
  • La formule sanguine est normale.

    TEP scan du 28 sept. 2012

    TEP scan du 28 sept. 2012

Mon oncologue est d’avis qu’une numérisation complémentaire sera nécessaire au mois novembre pour confirmer le diagnostic actuel. Selon les résultats, le suivi pourrait inclure des biopsies de certains « foyers d’hyperactivité métaboliques » pour voir s’ils sont assimilés à des agglomérations de cellules cancéreuses.

Un autre point à surveiller est l’apparition graduelle depuis environ deux semaines d’un léger malaise qui semble irradier de la région dorsale gauche au niveau du diaphragme. Cette manifestation de malaise pourrait-elle être corrélée au résultat de ma dernière radiographie qui montre une anomalie dans cette région? Un suivi plus serré avec des radiographies est donc prévu dans une semaine.

Sachant d’où je suis parti en avril 2012, alors que mes numérisations TDM et TEP montraient plus d’une trentaine de « points chauds », je suis tout de même encouragé par les derniers résultats qui ne dénombrent que 5 sites problématiques. Pas mal, mais j’ai encore du chemin à faire pour me sortir du bois.

A suivre…

DonD

L’arbre de Noël

Mon interprétation de ma numérisation TEP initiale avant la chimion montrant les foyer d’hyperactivité (cellules cancéreuses) en rouge.

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La semaine dernière j’avais des rendez-vous pour une tomographie numérique (CT numérisation) et une tomographie à émissions protoniques (TEP) afin d’évaluer comment mon lymphome a réagi aux traitements depuis la fin mars 2012, soit après 8 cycles de chimiothérapie.

La tomodensitométrie est essentiellement une série d’images radiographiques du corps que les radiologistes utilisent pour visualiser l’intérieur du corps. Un agent de contraste (sel d’iode) est injecté de façon intraveineuse pendant le balayage afin rehausser certains détails de l’anatomie. L’étude donne essentiellement une séquence de tranches radiographiques du corps aux endroits concernés.  Les différents organes, artères, veines, ganglions lymphatiques et les tumeurs ont une apparence distincte que la radiologiste utilise pour voir comment le cancer a évolué depuis l’analyse précédente.

Une numérisation TEP utilise un agent radioactif (Fluor-18) sous forme de glucose pour cartographier plus précisément les endroits où se trouvent des cellules cancéreuses actives. Ainsi, les images numériques montrent des zones claires dans différentes parties du corps qui correspondent aux cellules cancéreuses qui sont friandes de glucose. En comparant les images TEP avec celles du CT , la radiologiste est en mesure de déterminer avec plus de précision, s’il y a présence de tumeurs et quels organes ou zones sont touchées par le cancer.

L’image présentée en rubrique donne un résumé de ma numérisation TEP qui avait été prise avant le début de ma chimiothérapie. Selon mon interprétation des rapports radiologiques, les points rouges dénotent les sites où des foyers d’activités cancéreuses étaient présents. Ça me donne l’allure d’un arbre de Noël non?

Après 6 cycles de chimiothérapie, une numérisation subséquente confirmait que la taille de la plupart des adénopathies (ganglions atteints de cancer) avait diminué de façon significative, ce qui laisse croire que je réponds bien aux traitements. Malheureusement, certaines régions n’ont pas montré de diminution depuis l’étude précédente. J’attends donc avec anticipation les derniers résultats radiologiques.

Les résultats complets des dernières numérisations seront disponibles le 10 octobre lorsque j’ai rendez-vous chez l’oncologue.

À suivre…

Don D

La prochaine étape

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Maintenant que mon dernier cycle de chimiothérapie est terminé, il m’arrive de penser à ce que futur me réserve au cours de la prochaine étape de cette histoire et de faire le bilan de ce que j’ai appris jusqu’à présent.

Malgré l’angoisse d’apprendre que j’ai un cancer avancé, le désagrément d’une hospitalisation et une brusque introduction au monde de la chimiothérapie et la cancérologie, ce dont je retiens cet épisode, qui a débuté vers la fin de 2011, est que je suis tout de même fortuné dans mon malheur. Jusqu’à présent, j’ai pu tolérer les traitements de chimiothérapie sans  être incommodé par les effets secondaires, ni d’infections ou de complications sérieuses. Jusqu’à présent, il semble que le cancer a bien répondu à la chimiothérapie et les foyers d’activités cancéreuses ont diminué significativement. Mes oncologues constatent toutefois qu’un certain nombre de sites touchés par le cancer persistent. L’étape suivante consiste donc à laisser la chimiothérapie suivre son cours puis d’évaluer les résultats par le biais de numérisations (scans) à la fin de septembre. Selon mes lectures ici et là, je pourrais avoir à passer d’autres traitements de chimiothérapie ou peut-être même une greffe de la moelle osseuse pour compléter le traitement. J’en saurai plus au mois d’octobre.

Bien que je sois très satisfait que des bons soins de l’équipe de professionnels du centre de cancérologie qui me traite, je me reconnais que ce n’est qu’un côté de la médaille. En effet, l’aspect humain et émotif de cette maladie et de l’impact qu’elle a eu sur moi et sur les gens de mon entourage constituent une facette non moins importante. Grâce au soutien moral des gens autour de moi et de plusieurs personnes atteintes de différents types de cancer qui ont bien voulu partager leurs expériences et vécus, cette épreuve fut un plus facile à supporter. Ce que je retiens le plus de cette première étape de mon voyage se résume ainsi:

  • La vie est courte. L’essentiel n’est-il pas de vivre ses passions et de reconnaitre les gens que nous rencontrons et les choses que nous créons et partageons avec eux?
  • De voir cette maladie comme une opportunité d’apprendre et de réajuster ma perspective sur la vie;
  • Se concentrer sur le présent et saisir le moment;  carpe diem;
  • Saisir la vie sous tous ses aspects tant le bon que le mauvais (Frederich Neitzche);
  • Que la vie est simple;
  • D’être sans cesse actif, tant physiquement que mentalement;
  • D’essayer de nouvelles choses;
  • De reconnaitre et de souligner les bonnes choses et les gens autour de moi, pour lequel je suis toujours reconnaissant;

Pour souligner le début de cette deuxième étape de mon voyage et de mettre certains de ces principes en action, ce weekend j’ai profité de l’occasion d’aller voir l’exposition Victor Van Gogh « Van Gogh de près » au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa avec ma sœur. Ce n’était non seulement l’occasion de voir plus de 40 de ses œuvres venues des quatre coins du monde, cette sortie m’a également donné l’occasion de mieux connaitre de ma sœur et de célébrer une soirée mémorable en compagnie de mes cousines et leurs familles.

J’ai été particulièrement touché par une autre personne atteinte de cancer nommée Paz. Reconnaissant que j’étais aussi aux prises avec le cancer et la chimiothérapie, elle était venue me retrouver dans la foule au musée afin de partager avec moi ce qu’elle vivait. Avec un gros câlin, je lui offris mes vœux de bon rétablissement et de courage.

À ma famille et mes amis qui m’ont inspiré et encouragés ainsi que Paz qui a comblé ma journée, je dédie cette page.

Donald D

Tiens bon!

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Je me doutais qu’il y avait quelque chose d’anormal lorsque la radiologiste faisait une échographie de mon cou pour voir s’il y avait des évidences de caillots ou de cholestérol sur les parois de mes veines jugulaires et de trouver la cause de l’ischémie cérébrale transitoire (ICT) que j’avais vécue quelques semaines auparavant. Par hasard, elle avait dirigé sa sonde sous la jugulaire gauche pour s’apercevoir qu’il avait ce qui semblait être une hypertrophie d’un ganglion. En effet, cette masse avait la taille d’une balle de golf! Je me doutais que cette histoire allait mal tourner quand elle a demandé à son collègue de confirmer son diagnostic. Son rapport concluait que c’était probablement un lymphome ou un ganglion métastatique. Ouf, quelle méchante surprise!

Après ce diagnostic, je me retrouvais à nouveau devant mon médecin de famille, mais la cause de l’ICT était devenue une préoccupation secondaire. La question brulante était de savoir si le ganglion lymphatique, cette « balle de golf » dans le cou, était malin ou non. Pour aggraver davantage la situation, pendant ce temps ma mère était tombée gravement malade en raison d’un cancer abdominal. Elle fut hospitalisée puis à peine quelques semaines plus tard, elle a malheureusement succombé à sa maladie.

Après ce périple initial, ce fut un processus qui me semblait long et fastidieux que d’obtenir un rendez-vous pour consulter un otorhinolaryngologiste afin d’établir la nature de ce lymphome suspecte. Enfin, après une petite biopsie que je qualifie de BBPC, « beau, bon, pas cher », au cabinet du médecin, et encore deux semaines d’attente, le rapport de pathologie disait que les résultats étaient « non concluants ». Formidable! Alors c’est à nouveau la dans la file d’attente pour une tomodensimétrie (CT numérisation) et une « chirurgie d’un jour » pour prélever enfin un échantillon représentatif et de refaire la biopsie de ma « balle de golf ».

Devinez la suite. Les médecins ont décidé de m’hospitaliser immédiatement afin effectuer des analyses plus approfondies, des numérisations et pour préparer ma chimiothérapie. Tout cela se passait alors que les pathologistes s’acharnaient à trouver les paramètres permettant d’établir la recette appropriée pour ma chimiothérapie. Cette masse ganglionnaire qualifiée d’adénopathie s’est avéré être un Lymphome non-Hodgkinien (LNH), plus précisément, un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB). Le traitement reconnu pour ce type de cancer porte l’étiquette CHOP et se donne pendant 8 cycles de 21 jours. En rétrospective, j’aurais du me douter quelque chose de sinistre se tramait en moi en raison de ma perte de poids considérable et la fatigue que je ressentais depuis quelques mois pour aucune raison apparente.

Pour compliquer un peu plus les choses, j’ai développé un épanchement pleural dans le poumon gauche accompagné d’un affaissement presque complet du poumon. Pas surprenant étant donné que près de 9 litres de liquide au total ont dû être drainés. Grâce aux bons soins des pneumologues et radiologistes de l’hôpital Charles LeMoyne, je respire mieux maintenant.

Le bilan actuel est que je semble bien répondre à la chimiothérapie, sans être trop incommodé par les effets secondaires. Mais je ne suis pas pour autant sorti du bois.  Pour l’instant, ça va.  Il faut tenir bon!

Donald D

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Une brève introduction

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Mon nom est Donald. En mars 2012, j’ai reçu la mauvaise nouvelle que j’avais un cancer lymphatique avancé. Ce type de cancer porte le nom de lymphome non hodgkinien diffus à grandes cellules B. Le lymphome est un cancer des lymphocytes, un type de cellule qui fait partie intégrante de notre système immunitaire. Mon lymphome est quelque peu rare mais agressif, c’est-à-dire qu’il se prolifère rapidement. Après cette découverte, j’ai subi un traitement de chimiothérapie qui est tout aussi agressif. Aujourd’hui (le 23 août), j’ai reçu mon 8e et dernier cycle de chimiothérapie. Je suis tout de même rassuré d’apprendre que mes oncologues trouvent que je réponds bien à la chimiothérapie, mais je ne suis pas pour autant « sorti du bois ».

Pour marquer cette étape dans mon cheminement avec le cancer, j’ai pris la résolution de rédiger ce blogue afin de documenter les principales étapes de ce périple, et ce dans le but d’informer ma parenté et mes amis en regard de mon progrès. Par ailleurs, j’espère que ce forum pourra être une source d’encouragement et d’inspiration pour d’autres personnes touchées par le lymphome ou d’autres formes de cancer du sang.

En publiant ce blogue, mon but est de partager certains des aspects de ce cette épreuve, y compris des réflexions, impressions, conseils et ressources qui m’ont aidé à gérer et accepter ce défi; une épreuve qui a changé ma vie. Je vous invite donc à me suivre lors de ce voyage. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires ou questions sur ce blogue.

Restez à l’écoute,

Donald D

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Les feuilles mortes

Feuille de chêne

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Il y a quelques années, sous un ciel couvert vers la fin de l’hiver, j’ai pris la piste de ski de fond tout près de chez moi pour faire une petite randonnée. Lors de cette sortie, j’avais remarqué des feuilles de mortes étant tombées sur la piste. J’avais été attiré par le contraste des feuilles brunes sur un fond de neige granuleuse blanche et l’eau fonte sur les feuilles qui annonçait l’approche du printemps. Je ne sais pas pourquoi cette image s’était fixée dans ma mémoire depuis ce temps-là. Aujourd’hui, cette image a pris une toute nouvelle signification pour moi.

La feuille de chêne est le symbole été adoptée par la Fondation Lymphome Canada pour son logo.  Le chêne possède des racines profondes et représente la force, l’endurance, la persévérance. Les feuilles endurent et survivent les fortes pluies, les vents violents et le soleil ardent. Cet arbre étend ses branches loin du tronc. Ce sont là des attributs dont les patients atteints de cancer peuvent s’inspirer au cours de leur diagnostic et du processus de traitement.

J’aimerais inviter les lecteurs de ce blogue à encourager la Fondation Lymphome Canada (LFC), qui commémore la Journée mondiale annuelle de conscience de lymphome, le 15 septembre de chaque année. Les dons recueillis vont directement à la recherche et à l’éducation sur le lymphome et le cancer du sang.

http://www.nhlcyberfamily.org/oakleaf.htm

J’encourage également les lecteurs à encourager la Société de leucémie et lymphome du Canada (LLC), qui soutient la recherche et de patients atteints de cancers du sang.

Donald D

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